Cacq, artiste libre

En observant les arbres, les plantes, les animaux autour de soi, on ne voit bien souvent que des individus biologiques reliés par des chaînes alimentaires et luttant pour leur survie au sein d'écosystèmes dans des milieux auxquels ils doivent s'adapter. Mais nous avons tendance à oublier que notre regard déforme le monde à travers le prisme d'une culture scientiste qui a aujourd'hui colonisé nos esprits, qu'on s'en défende ou non. Pourtant il a toujours existé d'autres cultures pour lesquelles la Nature était habitée par des forces mystérieuses. Ces esprits, qu'on les nomme yokaï, maninkari, djinns, dryades, lutins, fées, nutons ou kobolds, ont souvent pris une forme humanoïde pour jouer les intermédiaires entre nous et les pierres, les arbres, les sources, les oiseaux... Ce sont des sortes de messagers qui n'attendent que de pouvoir s'adresser aux humains que nous sommes, pour peu qu'on les écoute. Porteurs de connaissances inédites, ils peuvent nous aborder au détour d'un chemin, d'un rêve éveillé ou même au cœur de nos songes, et nous initier à d'autres aspects de la réalité dont nous croyons pourtant tout connaître. Mais pour les rencontrer il nous faut avant tout décoloniser nos consciences car dans le fond on ne finit par voir que ce que l'on croit. Pendant ce temps les esprits-gardiens veillent sur nous à notre insu, attendant que nous nous éveillons à leur présence.